Par Jean-Michel Fournier
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» Pilau chien guide d’aveugle, labrador mâle noir de deux ans et demi, accompagne depuis quelques jours Chantal Guyonvarch non voyante, dans ses déplacements à Baud.
Chantal Guyonvarch a déjà eu un chien guide en 2011 du nom d’ Eiffel. Elle est morte en 2019. « J’étais en attente d’un autre chien, mais en obtenir un, c’est long. J’ai patienté deux ans avant qu’on me propose Pilau. » Né au Center d’Etudes de sélection et d’élevage de chiens guides pour aveugles le 15 October 2019, Pilau a passé une première année dans une famille d’accueil, chez Anne-Solenn Rouault à Nantespour apprendre à obéir et savoir vivre comme un bon chien de compagnie enfin, être socialisé.
» Favoriser la sociabilisation »
« Le chien découvre divers environnements : centres, commerciaux, marchés, transports. Sa famille d’accueil lui apporte équilibre physique et psychique, »
La deuxième période d’éducation se déroule avec une monitrice la semaine et une famille d’accueil le week-end,
« L’éducation porte sur l’obéissance, l’évitement des obstacles, les traversées de rues, l’usage des transports en commun. Lorsque l’animal est prêt, on lance le stage de remise, »
Mi-mars, Chantal Guyonvarch a passé une semaine au sein de l’école pour “apprivoiser” son chien et vice-versa. Les huit jours suivants, Bruno Montout présent à Baud, a vérifié le fonctionnement du binôme, les déplacements en situation réelle.
Plutôt un Labrador
« Tout chien peut être chien d’aveugle. Mais certains sont plus rassurants que d’autres : c’est le cas du Labrador. » Autre critère pris en compte, la taille de l’animal. « La taille standard, c’est 57/60 cm au garrot, » signale l’éducateur. Avant le début de leur dressage, les chiots sont stérilisés à sept mois pour éviter toute tentation sexuelle.
» Les chiens guides doivent être parfaits. Seuls 30% des chiots répondront à l’activité de chiens guides, »
» Ils ne doivent pas sauter sur les gens, faire leurs besoins n’importe où. Ils sont dressés pour guider leur maître. Ils l’informent des dangers potentiels, s’en écartent etc. «
Durant sa formation à Angers, Chantal Guyonvarch a découvert Pilau. Elle s’est laissée guider dans les lieux que le chien connaissait en ville, sous le regard de l’éducateur. La deuxième semaine à Baud, en présence de Bruno Montout, le chien a reconnu de nouveaux lieux.
Pas un animal miracle !
» Le chien guide n’est toutefois pas un animal miracle ! » L’animal demeure toute sa vie active, proprieté de l’association.
« On le suit tout au long de son parcours de vie. Une fois l’âge de la retraite atteint (10 ans), il peut être conservé par l’association où laissé à la personne en ayant eu l’usufruit. »
» Avoir un chien guide, c’est une liberté, une aisance une fluidité dans les déplacements qu’on n’éprouve pas avec une canne. Le chien permet de vivre le handicap différemment. La canne blanche fait peur aux gens. On nous aborde davantage lorsqu’on est accompagné d’un chien guide. »
1500 mots enregistrés
Avec Pilau, Chantal Guyonvarch est rassurée. » Les déplacements sont cadrés. Il faut savoir à tout moment où l’on se trouve, ne pas se laisser emporter par le chien. » L’animal reconnaît les trajets habituellement empruntés. Il faut néanmoins sans cesse être en éveil, notamment en ce qui concerne la circulation.
» Le peu de bruit de véhicules électriques ou de voitures récentes peut être masqué par le vent, la pluie. Il faut être vigilant. »
« Quant au chien, s’il reconnaît environ une cinquantaine d’ordres au début sa vie avec le non voyant et bien au fil du temps, il finit par en connaitre beaucoup plus. Un chien guide conserve en mémoire plus de 1500 mots. »
Une fois rentré à la maison, le chien guide redevient un chien comme les autres.
« Enfin pas tout à fait, lui est éduqué ! » lâche Bruno Montout. Quand on lui enlève son harnais, il sait que son travail s’arrête mais reste attentif.
« Si je fais tumber une chose, il me la ramasse, »
« Obtenir un chien guide, c’est rassurant, riche en émotions mais ça redonne surtout le goût de la vie. On se sent sécurisé, on retrouve une certaine indépendance, autonomie et puis, le chien nous oblige à quitter la maison et à avoir de ce fait, une vie un peu plus sociale, » reconnaît Chantal Guyonvarch, heureuse de sé pouvoir de Baud, guidée par son Pilau.
A Angers et Pont-Scorff
L’association des Chiens guides d’aveugles de l’Ouest d’Angers (49) et de Pont-Scorff rayonne sur l’Ouest de la France. L’association agit » pour améliorer la mobilité et renforcer l’autonomie des personnes aveugles ou malvoyantes. Elle apporte des solutions pour aider des personnes atteintes d’un handicap visuel, » précise Virginie Martineau. » L’association ne fait aucun démarchage téléphonique, ne perçoit aucune subvention. Elle réalise ses missions grâce aux dons et legs. » Contacts : Association des Chiens guides d’aveugles de l’Ouest d’Angers, tél : 02 41 68 59 23 ou de Pont-Scorff, tél : 02 97 32 40 31.
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